Burkina : la Cour des Comptes exclut plusieurs partis politiques de tout financement public

Le Premier Président de la Cour des Comptes, Latin Poda, a présenté le rapport public annuel 2022 au cours d’une conférence de presse à Ouagadougou. Les révélations et recommandations émises par la Cour mettent en lumière des constats importants sur la gestion des ressources et des infrastructures publiques.

Dans le rapport public de la Cour des Comptes pour l’année 2022, plusieurs chiffres clés ont été mis en avant, révélant des déficits et des excédents significatifs dans la gestion des ressources publiques au Burkina Faso. Au niveau du Fonds spécial routier du Burkina (FSR-B), un déficit de 387 773 121 769 francs CFA a été constaté pour l’exercice 2021, mettant en lumière des lacunes dans le financement de la construction et de l’entretien du réseau routier.

De même, des insuffisances majeures ont été relevées au sein du Programme d’appui au développement sanitaire (PADS), nécessitant des améliorations urgentes au niveau du cadre institutionnel et de la gestion financière pour garantir un renforcement significatif du système de santé. Selon la Cour, “les recommandations formulées permettront d’améliorer le recouvrement des ressources du FSR-B et un meilleur financement des travaux d’entretien et de constructions des infrastructures routières“.

Latin Poda

Le contrôle de l’utilisation des subventions de l’État pour les campagnes électorales a révélé plusieurs irrégularités, entraînant des sanctions légales. Selon le rapport de la Cour des Comptes, “des partis politiques ayant bénéficié des subventions pour les campagnes électorales de 2020 n’ont pas justifié les dépenses effectuées avec ces financements”. Ces partis sont exclus de tout financement public, ils sont près d’une cinquantaine. Certains sont sommés de rembourser des sommes qu’ils ont reçues pour le financement de leurs activités politiques, courant les campagnes électorales de 2020″.

Enfin, le rapport met en avant des propositions de réformes et recommandations, notamment en lien avec la relecture des textes relatifs à l’exécution des lois de finances, à la gestion des projets et programmes de développement, ainsi qu’au contrôle de l’utilisation des subventions pour les campagnes électorales. Ces recommandations visent à améliorer la gestion des ressources publiques et à garantir une plus grande transparence dans leur utilisation au Burkina Faso.