Burkina : “Ce mois-ci, 178 civils ont été tués, dont des enfants” (UNICEF)

Les attaques contre les civils ont connu “un pic significatif ces dernières semaines” au Burkina Faso, a estimé mercredi, dans un communiqué, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF).

Dans un communiqué, Henrietta Fore, la directrice exécutive de l’UNICEF qui faisait le point de la situation des attaques et des enlèvements visant les enfants dans certaines parties de l’Afrique de l’Ouest et du Centre, a déclaré qu’au Burkina Faso, cela se traduit par des attaques contre les civils et autres violations du droit international humanitaire, qui ont connu “un pic significatif ces dernières semaines”.

Elle a rappelé que le 5 juin, au moins 130 civils ont été tués lors d’une attaque qui a duré des heures contre un village de la province de Yagha (Sahel). Il s’agit de l’attaque la plus meurtrière dans le pays depuis le début des violences en 2015.

Jusqu’à présent ce mois-ci, 178 civils ont été tués, dont des enfants. Plus de 1,2 million de personnes, dont 61% d’enfants, sont aujourd’hui déplacées en raison des violences, soit dix fois plus qu’au cours des trois dernières années seulement, a-t-elle souligné.

Plus largement, l’agence onusienne s’inquiète du fait que, comme par le passé, les groupes armés terroristes et les parties au conflit au Burkina Faso, au Cameroun, en République centrafricaine, en République démocratique du Congo (RDC), au Niger et au Nigéria vont intensifier ces activités violentes au cours des prochaines semaines, à l’approche de la saison des pluies, lorsque leurs mouvements pourraient être limités par les inondations.

“Ces incidents semblent être de plus en plus fréquents, ce qui fait craindre pour la sécurité et le bien-être des enfants de la région”, a fait valoir Mme Fore.

Elle a déclaré que déjà en 2020, selon le dernier rapport du secrétaire général des Nations unies sur les enfants et les conflits armés, un enfant sur trois victimes de violations graves se trouvait en Afrique de l’Ouest et du Centre.

Face à ce sombre tableau, l’UNICEF note que les enfants qui vivent dans ces zones ont besoin d’une action concertée pour pouvoir vivre en toute sécurité, aller à l’école ou chercher de l’eau sans craindre d’être attaqués ou enlevés à leur famille.

Selon l’agence onusienne, des différentes parties ont l’obligation morale et juridique de cesser immédiatement les attaques contre les civils, et de respecter et protéger les civils et les biens civils pendant toute opération militaire. De son côté, “la communauté internationale a également un rôle important à jouer”, a souligné la directrice exécutive de l’UNICEF.

Avec l’Agence Xinhua