Léna, village situé à plus d’une soixantaine de km de Bobo-Dioulasso. Le vendredi 20 octobre 2023, les élèves du lycée départemental de cette commune rurale ont organisé une marche pour dénoncer le bras de fer entre l’administration et l’Association des Parents d’élèves à l’origine d’un arrêt des cours. Après avoir remis leurs doléances aux autorités de la commune, ils exigent leur retour en classe le plus rapidement possible.
Le lundi 3 octobre 2023, l’ensemble des élèves du Burkina Faso ont repris le chemin de l’école. Mais à Léna, localité située à plus d’une soixantaine de km de Bobo-Dioulasso, moins d’un mois après la rentrée scolaire, les élèves ont du mal à suivre les cours de façon normale. Depuis quelques jours, les élèves ont constaté une absence répétée de leurs enseignants et de l’administration. Et c’est ainsi depuis la rentrée scolaire 2023-2024 dénoncent-ils. Face à cette situation, les élèves ont décidé d’organiser une manifestation le vendredi 20 octobre 2023.

Partis du lycée départemental, ils ont battu le pavé jusqu’à la préfecture de Léna où ils ont remis leurs doléances à la préfète du département. Leur message est clair, la reprise des cours dans un bref délai. « Ce que nous demandons à madame le préfet , c’est de jouer son rôle et faire de sorte que d’ici lundi, tous les professeurs viennent au lycée. Que l’admnistration soit ouverte pour que nous puissions commencer nos cours normalement », a affirmé Alidou Millogo, élève au lycée départemental de Léna.

A l’origine de cet arrêt des cours au lycée départemental de Léna, un bras de fer entre l’Association des Parents d’Elèves et le proviseur de l’établissement. Les parents d’élèves reprochent à ce dernier de vouloir instaurer une cotisation spéciale APE au sein de l’établissement. Une autre source de colère des parents d’élèves, c’est l’absence du proviseur dans le village durant l’année scolaire. « C’est depuis le début de l’année on a constaté un absentéiste de l’administration. Après le 15, qui est la rentrée administrative, toutes les instances de l’administration devaient fonctionner, le COGES, le comité de recrutement. Mais ça n’a pas été le cas. Moi j’étais obligé d’appeler le directeur provincial du Houet pour dire que les instances ne fonctionnent pas. Il m’a fait savoir qu’il y a une mission qui est passée pour voir si l’école était effective. Je lui ai dit qui’ils ont menti, car la rentrée n’est pas effective. Quand il est arrivé au lycée pour la première fois, il a convoqué les vieux. Il a dit avoir appris que les gens de Léna n’aiment pas cotiser de l’argent. Lui, il est venu trouver qu’il n’y a même pas beaucoup de fonds dans les caisses de l’APE. Dès lors, nous avons compris ses ambitions. C’est la cotisation spéciale qui était pointée à l’ordre du jour », a laissé entendre Guillaume Millogo, Président de l’Association des Parents d’Elèves du lycée Départemental de Léna.

Interrogé, le proviseur du lycée départemental de Léna justifie son absentéisme au sein de l’établissement en raison de ces nombreuses missions liées à sa fonction de proviseur. Son absence ces derniers jours au sein de l’établissement est dû dit-il à sa sécurité. Selon lui des sages du village lui auraient intimé l’ordre de quitter le village dans 20 jours à compter de la date de l’ultimatum. Sié Hervé Célestin Palé, botte aussi en touche le reproche selon lequel il voudrait instaurer une cotisation spéciale APE au sein de l’établissement. Pour lui il n’en est rien. C’est plutôt l’APE qui se cacherait derrière sa mauvaise gestion, pour justifier son bras de fer avec l’administration de l’établissement.

Pour apaiser les tensions et résoudre la crise, la direction provinciale des enseignements post-primaire et secondaire du Houet rassure qu’une rencontre est prévue ce lundi 23 octobre 2023 entre les parties concernées par ce bras de fer, afin de trouver une solution définitive à la crise et permettre aux élèves de reprendre les cours.
Gibran Millogo,
Correspondant de ACTUALITE.BF dans le Grand Ouest