Bobo : ils prennent “en otage” le terrain d’un vieux pour mettre la pression sur les autorités

A Bobo-Dioulasso, un citoyen a obtenu en 2010 une parcelle dans la section 242 du quartier Belle Ville. Plus d’une décennie après, il décide de la mettre en valeur, mais est confronté à une opposition farouche des riverains dudit quartier. Ces derniers, qui disent habiter la zone depuis 2007, dénoncent le fait qu’ils auraient été brimés lors du lotissement de leur zone d’habitation. Pour eux, tant que les autorités ne leur trouveront pas de nouveaux logements pour leur permettre de se réinstaller, aucun des détenteurs des parcelles de la zone ne va mettre sa parcelle en valeur.

Michel TOE, propriétaire de la parcelle

A Bobo-Dioulasso, dans l’arrondissement 4, Michel TOE, un agent de la SITARAIL à la retraite, est empêché par des riverains de construire sur sa parcelle, alors qu’il en est le propriétaire légal et détient tous les documents. Mardi 05 avril, les riverains sont sortis nombreux pour empêcher l’intéressé de démarrer la construction d’une maison sur son terrain.

Selon Michel TOE, c’est en 2010 qu’il a acquis légalement sa parcelle dans la section 242 du quartier Belle Ville de Bobo-Dioulasso. Plusieurs années après, il décide de la mettre en valeur afin de profiter paisiblement de sa retraite.

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Dans un verdict, les autorités judiciaires, selon Michel TOE, lui ont donné l’autorisation de débuter son chantier. Mais cette décision de justice n’a pas suffi à calmer les riverains.

Le sieur TOE dit ne plus rien comprendre : « Me refuser de construire ici? Je n’arrive pas à comprendre ce qui se passe ». Il s’explique : « Pour même indiquer ma parcelle, c’était un problème. Mais à un moment donné, je suis parvenu à identifier la parcelle et j’ai essayé de faire quelque chose. J’ai commencé par faire une barque à eau, en vue de démarrer ma construction. J’ai fait fabriquer des briques à la maison que je devais transporter sur le terrain. Pour moi, il n’y avait pas de problème. J’ai amené mes briques sur le chantier, en vue de commencer ma construction. C’est là que les riverains se sont interposés en disant que je ne dois pas construire ici. »

Les riverains de la zone qui s’opposent au démarrage des travaux, avouent que Michel TOE est le propriétaire légal de la parcelle. Mais leur opposition au démarrage des travaux est une manière, disent-ils, d’inviter les nouvelles autorités du pays à trouver une solution qui va leur permettre de bénéficier, eux aussi, de logements décents. Une démarche que Michel TOE dit ne pas comprendre : « On a fait le lotissement, et vous n’avez pas eu de parcelles. Est-ce-que c’est de ma faute? Allez-y vous plaindre à la mairie! »

Devant leur refus catégorique, Michel TOE a fait appel aux forces de l’ordre. Arrivée sur le lieu, la police a entamé une négociation avec les manifestants. Une démarche qui n’a cependant pas abouti. Les manifestants seront finalement dispersés à coups de gaz lacrymogène.

Michel TOE pourra-t-il construire un jour sur sa parcelle? Malgré le verdict de la justice qui lui a donné autorisation de débuter ses travaux, le retraité de la SITARAIL doit encore patienter. Mais jusqu’à quand ? Vivement une solution à cette situation pour apaiser les tensions, avant que le pire n’arrive.

Gibran MILLOGO,

Correspondant de ACTUALITE.BF dans la région des Hauts-Bassins