Bénin : des démissions en cascade au sein des formations politiques dans la perspective des législatives de 2023

A moins de deux ans des prochaines élections législatives au Bénin, prévues pour 2023, plusieurs militants des partis politiques de la mouvance au pouvoir comme de l’opposition démissionnent de leurs formations politiques d’origine en vue d’envisager la création d’autres mouvements politiques pouvant leur permettre de mieux se positionner sur les listes électorales, a constaté samedi Xinhua à Cotonou.

“A la pratique, nous nous sommes rendus compte que le parti ne répond pas aux aspirations du système partisan dans sa forme ni dans son fond, et ne présage pas d’un avenir politique radieux pour des jeunes militants neutres que nous constituons, sans affiliation avec votre personne”, a écrit le président de la Ligue des Engagés pour la Continuité de Patrice Talon (LEC-PT), Cocou Aouissi, dans sa lettre de démission adressée ce vendredi au président du Mouvement des élites engagées pour l’émancipation du Bénin (MOELE-Bénin) Jacques Ayadji.

Outre MOELE-Bénin, d’autres partis politiques de la mouvance au pouvoir, notamment le Bloc Républicain comme de l’opposition, les Forces Cauris pour un Bénin Emergent (FCBE) de l’ancien président béninois, Yayi Boni enregistrent aussi, plusieurs dizaines de départ de leurs militants.

“Même si, la plupart de ces démissionnaires n’ont pas évoqué les vrais motifs de leur départ et se cachent sous la formule de ‘pour des raisons de convenance personnelle’, la vraie argumentation de cette saignée des partis politiques à moins de deux ans des prochaines législatives se trouve dans le mode électoral fixé par le code des élections en vigueur au Bénin”, a confié à Xinhua, Paul Dossa, enseignant-chercheur en Science politique dans un établissement privé d’enseignement supérieur de Cotonou.

En effet, a-t-il expliqué, le code électoral a bien mentionné dans ses dispositions que “les députés à l’Assemblée nationale sont élus au suffrage universel direct au scrutin de liste à la représentation proportionnelle pour un mandat de cinq ans”.

“Au vu des tractations qui se mènent actuellement au sein des partis politiques à moins de deux ans de la prochaine consultation électorale, ces militants démissionnaires, qui ont vu leurs chances très réduites pour être positionnés sur les listes électorales, ont préféré quitter ces formations en vue de la création d’autres mouvements pouvant leur permettre de mieux se positionner sur les listes électorales”, a-t-il analysé.

A ce jour, seulement deux partis de la mouvance au pouvoir sont représentés à l’Assemblée nationale du Bénin. L’Union progressiste contrôle le parlement avec 47 sièges et le Bloc avec 36 sur un total de 83 sièges.

Agence Xinhua