Autorisation de poursuite de la vacation des spécialistes dans le privé : le ministre de la santé explique la mesure aux médias

Le Ministre de la Santé, Dr Robert Kargougou, a animé ce lundi, 20 octobre 2025 à Ouagadougou, un point de presse consacré à la question de la vacation des médecins spécialistes exerçant dans les structures sanitaires privées.

Cette rencontre visait à informer l’opinion publique sur les orientations du gouvernement concernant l’autorisation exceptionnelle de poursuite des vacations dans les établissements privés de santé, à travers une circulaire du ministère de la santé signée le 14 octobre 2025.

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Avant d’aborder le thème principal de la conférence, le ministre Kargougou a saisi l’occasion pour saluer la vision du chef de l’État en matière de santé. Il a rappelé la décision historique du gouvernement de former 5 000 médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes spécialistes au cours des cinq prochaines années, de recruter environ 3 000 professionnels paramédicaux chaque année pendant cinq ans, et d’intégrer 500 enseignants hospitalo-universitaires. De plus, 250 médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes spécialisés mais rémunérés comme généralistes seront régularisés, une avancée majeure selon le ministre.

Dr Kargougou a rappelé que depuis plusieurs années, le Burkina Faso enregistre une forte demande en soins et services de santé. Dans le même temps, de nombreuses structures privées ont vu le jour pour compléter l’offre publique. Toutefois, l’absence d’un cadre réglementaire clair encadrant les interventions des agents publics dans le secteur privé a entraîné des dérives. Parmi celles-ci figurent la faible disponibilité de certains prestataires dans les structures publiques, des soupçons de conflits d’intérêts, ainsi qu’un désintérêt croissant pour le service public.

Face à cette situation, le gouvernement a adopté un texte visant à réglementer la pratique des vacations des agents publics dans les établissements privés. L’objectif est d’assurer une meilleure équité dans l’accès aux soins de qualité, de renforcer la transparence et de garantir le respect des obligations de service public.

Le ministre a rappelé que la période de vacation des médecins généralistes et des paramédicaux a pris fin en septembre 2024, tandis que celle des agents hospitalo-universitaires en médecine, pharmacie et chirurgie dentaire, ainsi que des médecins spécialistes, s’est achevée en septembre 2025, conformément au décret portant conditions d’intervention des agents de santé dans le privé. Or, la quasi-absence de personnel spécialiste propre dans la plupart des structures privées a fragilisé à la fois l’accès aux soins pour certaines pathologies chroniques et le modèle économique de ces établissements.

C’est dans ce contexte que le ministère a décidé, à titre exceptionnel, d’autoriser la poursuite des vacations des spécialistes dans les établissements privés de santé, à travers la circulaire du 14 octobre 2025. Cette mesure vise à assurer la continuité des soins pour les patients atteints de maladies nécessitant une prise en charge spécifique, à réduire le stress des familles et à éviter les ruptures de service dans certaines spécialités critiques.

Selon le ministre, cette décision temporaire traduit également la volonté du gouvernement de rassurer le sous-secteur privé de la santé quant à son rôle de partenaire complémentaire du secteur public dans la promotion du bien-être des populations. Il a précisé que cette mesure transitoire doit permettre aux établissements privés de disposer du temps nécessaire pour recruter des spécialistes en nombre suffisant, afin de fonctionner à terme en toute autonomie.

Pour renforcer l’accès des populations aux soins spécialisés, d’autres mesures sont également en cours. Les directeurs généraux des hôpitaux ont été instruits de mieux organiser les services conformément aux horaires de la fonction publique hospitalière, d’instaurer des consultations en soirée et d’appliquer sans délai l’arrêté interministériel relatif aux hospitalo-universitaires, notamment en ce qui concerne les cinq demi-journées de travail hebdomadaires, dont trois l’après-midi, de faire parvenir un rapport explicatif pour tout rendez-vous médical initial dépassant deux semaines, entre autres.

En conclusion, le ministre Kargougou a réaffirmé l’engagement du gouvernement à bâtir un système de santé performant, équitable et durable, au service exclusif des populations.

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