L’événement-clé des Assemblées annuelles du groupe de la Banque africaine de développement (BAD), dénommé dialogue des gouverneurs, a débuté ce 28 mai 2024 à Nairobi, au Kenya.
Le dialogue des gouverneurs permet aux gouverneurs des pays membres régionaux, d’échanger avec le président de la BAD et la haute Direction de la Banque, sur des questions d’importance stratégique pour le continent et pour l’institution.
Il offre également aux gouverneurs, une occasion unique de partager leurs réflexions et leurs points de vue sur les défis et les opportunités les plus pressants pour la Banque et pour le continent africain, sur le plan du développement.
Cette année, le dialogue des gouverneurs se tient sur le rôle que la Banque africaine de Développement doit jouer dans la mobilisation du secteur privé pour la transformation structurelle et économique du continent.
Convaincue que les ressources des gouvernements africains ne sauraient suffire à réaliser toutes les infrastructures indispensables pour la croissance et le développement durable de l’Afrique, la BAD, à travers ce dialogue des gouverneurs, veut identifier les meilleures approches, pour lui permettre d’être plus réactive, plus active et créer plus de synergies entre les opérations souveraines et non souveraines, pour renforcer le rôle du secteur privé sur le continent.
A cette tribune des gouverneurs, le Burkina Faso a séduit par son invite faite aux Etats à créer, à travers des investissements publics structurants dans les secteurs de l’énergie et des infrastructures, l’écosystème qui permettra au secteur privé de se développer et d’induire une croissance inclusive et durable en Afrique.
Pour lever davantage de ressources pour le financement du secteur privé, le ministre de l’Economie, des Finances et de la Prospective, Dr Aboubakar NACANABO, a invité les gouverneurs des pays membres régionaux du groupe de la BAD, à travailler à déconstruire les mauvaises perceptions du risque qui tendent à faire croire aux investisseurs que l’Afrique est le continent qui présente le plus grand nombre de défauts de paiement, ce qui n’est pas exact.
Comme thérapie, Dr Aboubakar NACANABO a plaidé pour la réalisation d’études qui vont évaluer les risques réels et non les risques perçus.
Pour renforcer le rôle de la Banque africaine de Développement dans l’accompagnement efficace du secteur privé en Afrique et atténuer les risques du marché, de la contrepartie, ceux liés aux taux de change et les risques politiques, Dr Aboubakar NACANABO a invité la BAD à apporter des garanties partielles de risques et des garanties partielles de crédits, afin de rendre les crédits moins coûteux pour les acteurs du privé africain.
Pour l’avènement d’un secteur privé compétitif en Afrique, Dr Akinwumi ADESINA, président du groupe de la Banque africaine de Développement propose cinq leviers à actionner.
Il s’agit du renforcement du niveau de préparation des projets, afin qu’ils soient suffisamment bancables pour permettre d’attirer les financements au profit du. secteur privé, de la nécessité pour la BAD de rassembler les garanties partielles de risques et des garanties partielles de crédit, pour offrir des instruments d’atténuation des risques pour les investisseurs, de la création d’une agence indépendante de notation africaine de crédits qui répondra mieux aux attentes des Africains, du renforcement du forum sur l’investissement en Afrique, en œuvrant à sa viabilité financière, et enfin de la nécessité de restructurer la BAD, en prévoyant des mécanismes et instruments qui permettront de mobiliser plus de financements pour stimuler les investissements à travers le secteur privé.
𝐃𝐂𝐑𝐏/𝐌𝐄𝐅𝐏