Art plastique : une exposition pour dénoncer les violences faites aux femmes déplacées internes

Des artistes plasticiennes burkinabè ont débuté vendredi dernier au jardin du restaurant Le Nomade à Ouagadougou, une exposition intitulée «Regards femmes», et mettant l’accent sur les violences faites aux femmes déplacées internes.

Annonces

«Ces œuvres dépeignent notre situation actuelle au Burkina. Je travaille surtout sur les femmes et enfants déplacés qui ont dû quitter leurs zones pour la ville, et qui ne sont pas souvent bien accueillis», a déclaré Mariam Sougué, une des exposantes.

Selon elle, la journée de 8 mars n’est pas faite que de djandjoba (folkore), mais aussi de tribunes pour revendiquer les droits des femmes, et sensibiliser le public.

«Cette exposition réunit les femmes autour des questions de femmes, pour partager avec elles, ce qui touche et heurte leur sensibilité», a-t-elle souligné.

Sur l’un de ses tableaux, l’artiste dénonce les violences sexuelles faites aux femmes déplacées internes. Elle y montre une femme enceinte et un homme, probablement l’auteur de la grossesse, en fuite.

D’après Tebda Talato Agnès, l’une des exposantes, « Regards femmes » a permis de communiquer, de montrer à d’autres femmes à travers les tableaux, la situation de la femme déplacée interne et les phénomènes qui la menacent actuellement.

«Je voudrais juste dire merci au promoteur qui a pensé à la femme artiste. Notre métier n’est pas aussi valorisé qu’il devrait l’être », a-t-elle affirmé.

Selon l’artiste-peintre, chanteuse et animatrice sociale Makamssa Yago, « Regards femmes» est une vision de quatre artistes pour rendre hommage aux femmes qui ont quitté leurs terroirs du fait de l’insécurité.

Pour elle, il faut valoriser les œuvres artistiques qui portent notre vision du monde, et permettre l’accès de l’art à tous.

Le commissaire d’exposition, Moïse Ouédraogo, a indiqué que «Regards femmes» est centré sur la femme, à l’occasion de la journée internationale de la femme. “La raison pour laquelle nous avons décidé de réunir ces plasticiennes est le choix de l’actualité du terrorisme…”, a-t-il ajouté.

Avec l’AIB