Depuis quelques jours, des influenceurs burkinabè ont lancé un appel au boycott des téléphonies mobiles sur les réseaux sociaux. Ils invitent notamment les consommateurs à observer une heure de temps sans recharge ni appel et la mise des téléphones sous mode avion, dans le but de réclamer de meilleures traitements des tarifs. Dans les lignes ci-dessous, l’artiste-musicien Alif Naaba se prononce sur ce sujet qui défraie la chronique.
Depuis plusieurs jours, je constate une grogne des Burkinabè demandant une revue à la baisse des prix de l’internet dans notre pays. En ma position d’artiste et de directeur des REMA, je voudrais donner mon point de vue.
Les téléphonies mobiles, il faut le reconnaître, jouent un rôle important dans le tissu économique de notre pays. Elles contribuent à construire le développement pour le bonheur de nos populations. Pendant plusieurs années , elles ont rempli, pour certaines, leur responsabilité sociale en tant qu’entreprises, en érigeant des classes d’écoles, des projets d’accès à l’eau, etc. Cela est à saluer.
Cependant, je veux comprendre l’appel de la population, surtout dans ce contexte si difficile que traverse notre pays. Un contexte qui met à mal l’ordre social et qui demande que nous soyons solidaires pour sortir de cette crise sécuritaire à nous imposée.
Quand vous faites une analyse simple aujourd’hui, vous comprenez qu’internet est devenu un outil de business, voire une nécessité, utilisé par les filles et fils du pays dans différents domaines d’activités.
Pendant la crise du Covid et jusqu’à maintenant, c’est aussi internet qui a permis à des milliers d’enfants de continuer à suivre leurs programmes scolaires, après que des milliers d’écoles aient été fermées.
Combien d’étudiants sont-ila formés de nos jours via cet outil devenu vital pour toutes les nations? Internet n’est plus un luxe, mais un service dont chaque pays a besoin pour exister dans le concert des nations. On ne peut imaginer le développement aujourd’hui sans cet outil.
Pour nous les artistes, c’est un outil qui lie la diversité, la diffusion et la découverte. Nous nous enrichissons du monde, le monde nous découvre et nous le découvrons aussi. Voici aussi la force d’internet!
Si nous voulons donner à notre pays une force économique interne, il nous faut agir dans le sens de vulgariser la connexion internet et de permettre son accessibilité à tous Burkinabè de quelque rang que ce soit.
À ce jour, le taux de connectivité est très faible, voire insignifiant, pour plusieurs raisons dont, notamment, la cherté des coûts.
Pendant que les puissants de cette planète ont compris l’utilité de cet outil dans le domaine de la santé, de l’éducation et bien d’autres domaines de nos vies, nous devons travailler à ce que internet ne soit pas un luxe mais un outil auquel chaque Burkinabè doit pouvoir avoir accès quotidiennement.
Ainsi, aux réseaux de téléphonie, je voudrais humblement demander de poser des actes forts et significatifs pour la nation, qui a besoin de continuer à fonctionner dans tous les secteurs, sereinement. Et j’appelle toutes les bonnes volontés à s’activer pour une solution apaisée, afin de ne pas tomber dans une autre crise.
Que Dieu bénisse le Burkina Faso!
Alif Naaba