Algérie : Trois prétendants à la présidentielle de 2024 condamnés à 10 ans de prison ferme pour corruption

Trois prétendants à la présidentielle algérienne du 7 septembre 2024, dont les candidatures avaient été rejetées, ont été condamnés, ce lundi, à dix ans de prison ferme pour corruption. Le verdict a été prononcé par le juge près le pôle pénal, économique et financier du tribunal de Sidi M’hamed d’Alger.La sentence concerne la femme d’affaires, Saïda Baghza, l’ancien ministre et président du parti Alliance nationale républicaine (ANR), Belkacem Sahli et Abdelhakim Hamadi, directeur d’un laboratoire de produits vétérinaires.

Ces derniers ont été poursuivis dans le cadre d’une affaire d’achat et de vente de parrainages des souscripteurs nécessaires pour appuyer leurs dossiers de candidature à la dernière présidentielle. La Constitution algérienne oblige les candidats à la présidentielle de présenter un dossier appuyé par soit 600 parrainages d’élus ou 65000 signatures individuelles des électeurs.

Cette affaire remonte au début du mois d’aout 2024, lorsque le procureur général près la Cour d’Alger, Lotfi Boudjemaâ (actuellement ministre de la Justice, NDLR) avait fait part de l’ouverture « d’une enquête préliminaire approfondie sur l’achat de parrainages d’élus par certains prétendants à la candidature à la prochaine présidentielle ».Selon lui, « les services de l’enquête judiciaire de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) ont entamé une enquête préliminaire approfondie ayant révélé l’existence de 3 niveaux, chaque niveau se rapportant à une catégorie spécifique ».

« Auditionnés, plus de 50 personnes parmi les élus ont reconnu avoir reçu des sommes allant de 20 000 à 30 000 DA (environ 140 à 200 euros) en échange de parrainages de ces prétendants à la candidature », avait-il expliqué.Il a précisé également que « 10 personnes qui ont servi d’intermédiaires dans la collecte et la remise de fonds entre ces élus et les prétendants à la candidature ont fait l’objet d’une enquête ».« L’achat de voix ne pourra, en aucun cas, passer sans conséquences, le glaive de la loi sera intransigeant vis-à-vis de quiconque se permet d’ébrécher le bon déroulement de l’élection et d’entamer sa crédibilité et régularité », avait-il déclaré.

Le procès des personnes impliquées dans cette affaire a eu lieu le 9 mai courant et l’affaire a été mise ensuite en délibéré, pour permettre au tribunal de prendre sa décision qui vient d’être annoncée. Outre les trois prétendants à la présidentielle, la justice a condamné aussi les deux fils de Saïda Naghza à 6 ans de prison ferme et à une amende d’un million de dinars (6662 euros).Son troisième fils, en fuite, a, quant à lui, été condamné à huit ans de prison avec l’émission d’un mandat d’arrêt international à son encontre.

Le juge a prononcé aussi des peines de 5, 6 et 8 ans de prison contre certains accusés, et l’acquittement pour d’autres.

Agence Anadolu