Alger nomme son nouvel ambassadeur à Madrid après 19 mois de rupture diplomatique

Le ministre algérien des Affaires étrangères a confirmé, ce vendredi dans un communiqué, la nomination d’un nouvel ambassadeur d’Algérie à Madrid, dix-neuf mois après le début de la crise diplomatique entre les deux pays.

Selon la même source, le gouvernement espagnol « a donné son agrément à la nomination de Abdelfetah Daghmoum, en qualité d’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République algérienne démocratique et populaire auprès du Royaume d’Espagne ».

Ce dernier remplace ainsi Saïd Moussi, rappelé, le 19 mars 2022, par le président algérien, Abdelmadjid Tebboune en guise de contestation sur ce que l’Algérie appelait à l’époque « le revirement » de la position espagnole sur la question du Sahara Occidental. Abdelfetah Daghmoum était alors le numéro deux de l’ambassade d’Algérie à Madrid.

La désignation d’un nouvel ambassadeur d’Algérie, annoncée depuis mardi dernier par la presse espagnole, intervient suite à un processus de dégel des relations diplomatiques algéro-espagnoles entamé depuis le mois de septembre dernier. Tout a commencé lors de l’Assemblée générale des Nations Unies en septembre dernier, où Alger et Madrid ont renoué contact.

A ce propos, Djamel Eddine Bouabdallah, président du Cercle de commerce et d’industrie algéro-espagnol (CCIAE), avait souligné, au début du mois en cours dans une déclaration à un média algérien, « l’entente » entre les deux pays sur un « retour progressif des relations entre l’Algérie et l’Espagne».

L’évolution du discours de Pedro Sánchez, chef du gouvernement espagnol, sur la question du Sahara a joué un rôle crucial dans cette baisse des tensions. Ses déclarations à l’ONU, plaidant pour « une solution au conflit du Sahara occidental conforme à la « charte des Nations Unies et des résolutions du Conseil de Sécurité» ont été applaudies par l’Algérie.

Il y a aussi la position espagnole en faveur de la création d’un État palestinien qui a favorisé le dégel des relations algéro-espagnole. Pedro Sánchez a appelé Israël à mettre fin à la « tuerie aveugle des Palestiniens ». Pour rappel, le président Abdelmadjid Tebboune avait décidé, en plus du rappel de l’ambassadeur d’Algérie à Madrid, de geler l’accord d’amitié conclu en 2002, tout en suspendant les relations commerciales avec l’Espagne.

Ces mesures sont toujours en vigueur. Alger n’a pas annoncé, pour l’instant, le rétablissement des relations économiques avec ce pays. Mais selon le président du CCIAE, « le processus de rétablissement des relations entre l’Algérie et l’Espagne avance sur la bonne voie ». «Le retour de l’ambassadeur est une première étape résultante des contacts renoués entre les deux pays lors de l’AG de l’ONU à New York en septembre. La suite logique du processus est le rétablissement des relations économiques qui devrait intervenir prochainement », a-t-il estimé.

Et d’ajouter : «L’Algérie a attendu que Pedro Sanchez soit élu officiellement pour annoncer le rétablissement de ses relations avec l’Espagne. C’est ce qui a été acté ce jeudi 19 novembre. Le retour des relations économiques pourrait se faire rapidement, je pense dans les prochains jours après la prise de fonction officielle du chef du gouvernement espagnol ou peut-être même avant ».

Agence Anadolu