Le procès Dabo Boukary continue ce mercredi 21 septembre, avec l’audition du témoin Séni Koanda, président de l’Association Nationale des Étudiants du Burkina (ANEB) au moment des faits, et également camarade de classe de l’accusé Mamadou Bamba. D’autres témoins se sont exprimés. Tous ont accusé le lieutenant-colonel Bamba.
Séni Koanda a fait savoir que c’est bien Mamadou Bamba, président du Comité révolutionnaire de l’université, qui aurait été en complicité avec les militaires, pour indiquer les domiciles des étudiants. Ce dernier a alors réagi en affirmant n’avoir eu aucune animosité envers les étudiants. Son avocat, Maître Sombié, a signalé qu’il ne s’agirait que de rumeurs, comme en a été aussi victime Séni Koanda, qui avait été déclaré mort lors des évènements de 1990.
Yves Sansan Kambou, un témoin et étudiant arrêté à l’époque, est revenu à la charge et a confirmé que c’est bien Mamadou Bamba qui a fait savoir aux militaires l’existence d’une autre liste d’étudiants manifestants, alors que lui-même, son nom, ne figurait pas sur la première liste.
Et M. Bamba de répliquer : “Je n’ai jamais été celui qui a aidé les militaires à faire du mal aux étudiants. Ceux qui m’accusent ont leurs points de vues. Je présente les éléments à la cour, et c’est à elle d’apprécier”, a-t-il martelé.
Adama Dabo, l’un des étudiants arrêtés le 17 mai 1990, a affimé également que c’est Mamadou Bamba qui a fait savoir à Amadou Maïga qu’il était un leader de l’ANEB. L’étudiant avait d’ailleurs suspecté que Bamba fût après à bord d’un véhicule civil. “Je n’oublie pas, car j’ai perdu deux ans d’études, pourtant j’avais validé la 5e année. j’ai subi également des tortures physiques et morales, donc je ne peux pas oublier”, a-t-il expliqué, dans l’émotion.
Mais Mamadou Bamba est resté sur sa position : ” Je ne me reconnais pas dans ses propos!”