A Bobo, un ultimatum de 3 jours aux mendiants pour quitter les routes et se former à des métiers

Le Président de la Délégation Spéciale (PDS) de Bobo-Dioulasso, Koutoukou Laurent Kontogom, accompagné des responsables de la Direction régionale en charge de l’action sociale et des forces de défense et de sécurité des Hauts-Bassins, a rencontré les mendiants principalement venus du Niger, le samedi 13 avril 2024. L’objectif de la rencontre était de leur faire part de l’ultimatum de trois jours pour qu’elles quittent certaines artères de la ville de Bobo.

La commune de Bobo-Dioulasso veut passer à la vitesse supérieure dans sa volonté de mettre fin aux pratiques de mendicité dans la ville. En effet, depuis quelques années, la ville fait face à “une montée en puissance” des mendiants dans certaines artères et carrefours de la ville. Principalement venues du Niger, les femmes mendiantes et leurs enfants harcèlent presque les usagers de la route à certains feux tricolores.

Malheureusement, le mardi 15 mars 2024, un enfant mendiant a perdu la vie, noyé dans un trou des maraichers, alors que sa mère mendiait à un feu tricolore. Déplorant cette situation, les autorités ont décidé de prendre leurs responsabilités et d’agir, en notifiant à ces personnes qu’elles ont un délai de 3 jours, soit au plus tard le mardi 16 avril 2024, pour cesser la mendicité sur les artères. “Passé ce délai, nous allons être obligés d’utiliser la force pour les faire sortir de ces cadres à cause de la dangerosité du trafic et à cause du fait que cela devenait nuisible pour les populations”, assure le PDS.

A la question de savoir ce qui est prévu pour accompagner ces mendiantes et leurs enfants qui seront retirés de la rue, le PDS et le Directeur régional en charge de l’action sociale, W. Benjamin Ouédraogo, affirment : “Nous leur proposons d’apprendre des activités génératrices de revenus et la pratique de la maraicher-culture. Depuis octobre 2023, les services de l’action sociale travaillent à créer un pont entre les mendiants et les pratiques qui peuvent rapporter des revenus, mais personne n’a souscrit à ces propositions”, déplore le PDS.


Pour mémoire, c’est depuis le 7 octobre 2023 que l’opération de retrait et de réinsertion des femmes déplacées internes et autres personnes en situation de mendicité dans la ville de Bobo-Dioulasso, a été lancée. Les équipes de l’action sociale sillonnent les artères de la ville pour sensibiliser les cibles sur les risques auxquels sont exposés les enfants à cause de la mendicité. Des formations dans le domaine agropastorale et dans la transformation des produits locaux tels que la fabrication du savon, sont proposées. Mais ces pistes de sorties ne semblent pas intéresser les mendiantes.

Interrogées, la plupart des femmes mendiantes souhaitent rentrer chez elles au Niger. Mère de trois enfants, dont un de moins de deux ans, Hadiha est arrivée à Bobo il y a de cela quarante jours. “Là où nous sommes, il y a certaines qui n’ont rien, et d’autres viennent d’arriver, il n’ y a pas longtemps. Notre volonté est d’être rapatriées”, a-t-elle témoigné.

Selon des informations venant de la Direction provinciale en charge de l’action sociale du Houet, en octobre 2023, le nombre de personnes mendiantes à Bobo-Dioulasso était de 1113.

Gibran Millogo,

Correspondant de ACTUALITE.BF dans le Grand Ouest