Une nouvelle avancée médicale pourrait révolutionner la prise en charge de l’hypertension. Des chercheurs britanniques ont mis au point un traitement injectable semestriel, le zilebesiran, qui a montré des résultats très prometteurs chez les patients dont la tension artérielle résiste aux médicaments classiques. Un espoir majeur pour des millions de malades à travers le monde.
L’hypertension artérielle (HTA) est un véritable fléau silencieux : au Burkina Faso, environ 17 millions de personnes en sont atteintes, et plus de six millions l’ignorent. Cette maladie chronique, souvent asymptomatique, augmente considérablement les risques de complications cardiovasculaires ou cérébrales lorsqu’elle n’est pas bien contrôlée.
Or, même avec des traitements médicamenteux et une hygiène de vie adaptée, près d’un tiers des patients ne parviennent pas à stabiliser leur tension.C’est à ce groupe de patients que s’est intéressée une équipe dirigée par le Dr Manish Saxena, chercheur au William Harvey Clinical Research Centre (Université Queen Mary, Londres). Leur étude, baptisée Kardia-2, a été publiée récemment dans la revue JAMA.Une piqûre tous les six mois, des résultats encourageantsL’essai clinique a porté sur 663 patients répartis dans huit pays. Tous souffraient d’une hypertension difficile à contrôler malgré les traitements standards comme l’amlodipine, l’indapamide ou l’olmésartan.
Les chercheurs ont testé l’efficacité du zilebesiran, un nouveau médicament administré par injection sous-cutanée deux fois par an, en complément des thérapies habituelles. Les résultats sont très encourageants : les patients ayant reçu le zilebesiran ont vu leur tension artérielle baisser de façon plus marquée et plus stable que ceux n’ayant reçu que les traitements classiques. Ce traitement pourrait ainsi améliorer significativement la prise en charge des hypertendus les plus à risque. Un espoir pour les patients peu observantsL’un des grands défis dans la lutte contre l’hypertension est la régularité de la prise des médicaments.
On estime qu’un patient sur deux cesse son traitement dans l’année suivant sa prescription. Le zilebesiran, grâce à son administration semestrielle, pourrait considérablement améliorer l’observance, et donc la stabilité de la tension à long terme.Une technologie innovante basée sur l’ARN interférentLe zilebesiran repose sur une technologie récente, l’ARN interférent (ARNi), déjà utilisée dans le traitement de certaines maladies rares. Ce mécanisme agit directement sur l’angiotensinogène, une protéine produite par le foie qui joue un rôle central dans la régulation de la tension.
En bloquant sa production, le médicament permet une dilatation prolongée des vaisseaux sanguins, entraînant une baisse durable de la pression artérielle. Le Dr Saxena estime que ce traitement pourrait « simplifier la vie de millions de patients et leur permettre de mieux gérer leur maladie ». Toutefois, des essais de phase 3, à plus grande échelle, seront nécessaires pour confirmer son efficacité sur la prévention des complications majeures comme l’AVC ou l’infarctus.
Source : futura-sciences.com
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