Côte d’Ivoire : radié de la liste électorale, l’opposant Tidjane Thiam saisit l’ONU

Tidjane Thiam, principal opposant au président ivoirien Alassane Ouattara a saisi le Comité des droits de l’homme des Nations Unies après avoir été officiellement radié de la liste électorale définitive, a annoncé, mercredi, sa formation politique.

Le nom de l’ancien ministre ivoirien et ex-patron du Crédit Suisse ne figure pas sur la base de données électorale publiée par la Commission électorale indépendante (CEI) ce mercredi 4 juin. Il ne peut donc pas présenter sa candidature à l’élection présidentielle d’octobre 2025.Cette radiation découle d’une décision de justice, selon laquelle les candidats à l’élection présidentielle doivent être exclusivement de nationalité ivoirienne.

Thiam, qui possédait la nationalité française depuis 1987, a renoncé à celle-ci le 20 mars 2025. Toutefois, cette démarche est intervenue plusieurs mois après la clôture de la dernière révision de la liste électorale, en novembre 2024, suscitant des contestations quant à son éligibilité.

Dans un communiqué publié mercredi, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) a affirmé que l’homme politique « n’avait pas d’autre choix que de s’en remettre au Comité des droits de l’homme des Nations unies », estimant que les voies de recours internes ne permettaient pas de garantir ses droits civils et politiques.

« L’État de Côte d’Ivoire a accepté la juridiction du Comité en ratifiant le Protocole facultatif se rapportant au Pacte international relatif aux droits civils et politiques, le 5 mars 1997 », rappelle le parti.Depuis l’Europe, où il séjourne actuellement, Tidjane Thiam a dénoncé ce qu’il qualifie d’« arbitraire » et réaffirmé sa volonté de participer au processus démocratique.« Nous userons de toutes les voies de droit pour garantir à la Côte d’Ivoire les élections démocratiques qu’elle mérite », a-t-il déclaré sur les réseaux sociaux.

Plusieurs autres figures politiques majeures de l’opposition, dont l’ancien président Laurent Gbagbo, l’ex-Premier ministre Guillaume Soro et l’ancien ministre Charles Blé Goudé, sont également exclues de la liste électorale en raison de condamnations judiciaires antérieures.Selon les chiffres de la liste électorale définitive publiés par la CEI, 8 727 431 électeurs sont inscrits, soit 715 006 de plus qu’en 2020, ce qui représente une progression de 8,92 %.

La répartition par genre révèle une légère majorité masculine : Hommes : 4 508 948 électeurs (51,66 %) ; Femmes : 4 218 483 électrices (48,34 %).Côté logistique, le nombre de centres de vote a été porté à 11 906, contre 10 917 en 2020. Les bureaux de vote, quant à eux, passent à 25 678, enregistrant une augmentation de 2 154 unités.La présidentielle aura lieu le 25 octobre prochain.

Agence Anadolu