TAO le flûtiste du Sahel : l’art de faire danser les pensées

C’est dans les locaux de ZEKO Communication que l’artiste TAO Irisso, alias « TAO le flûtiste du Sahel », a été chaleureusement accueilli ce lundi 2 juin 2025 par le directeur général. À cette occasion, le musicien burkinabè a remis un exemplaire de son tout premier album dédicacé, sorti en novembre dernier.

Originaire de Gomboro, dans la province du Sourou, région de la Boucle du Mouhoun, TAO est un artiste atypique. Son lien avec la flûte remonte à 1987, à Ouahigouya, où il travaillait comme meunier chez un oncle. Il y reçut un objet mystérieux dont il ignorait l’utilité à l’époque. Plus tard, en 1989, alors gérant d’un kiosque à café près du lycée Marien N’Guabi à Ouagadougou, il emporte toujours avec lui ce curieux objet.

Après la destruction de son kiosque, il retourne en famille et jette par deux fois l’instrument sur le toit de la maison. C’est finalement lors d’une cueillette de mangues qu’il récupère la flûte. Il comprend sa vraie nature en regardant un film indien au cinéma. Ce déclic le pousse à apprendre, s’entraîner et perfectionner son jeu.

En 1996, il se fait remarquer au Festival Wassa, où un journaliste du Journal du Soir signe un article intitulé : « Top TAO, le flûtiste du Wassa ». Dès lors, TAO s’impose comme un joueur confirmé de flûte, enchaînant les prestations nationales et internationales. Il brille lors de grands rendez-vous culturels comme le FESPACO, le SIAO ou encore la Semaine nationale de la culture.

Après des années de collaboration avec de grands noms de la scène musicale, TAO le flûtiste franchit un cap majeur : la production de son premier album solo, intitulé KITAGO, dédicacé le 12 novembre 2024 à Ouagadougou. L’album comporte neuf titres et s’articule autour d’un concept culturel profond.

Kitago, en langue san, signifie « la démarche du chef ». Elle évoque une tradition symbolique dans laquelle le roi san progresse lentement, à la manière d’un caméléon, sur une cinquantaine de mètres pendant des heures, suivant la lune jusqu’au petit matin avant d’entrer dans son palais. Une démarche majestueuse, chargée de sens, que TAO traduit en musique.

Ce n’est pas un album pour faire danser le corps, précise-t-il, mais pour faire danser l’esprit. Sa flûte invite à la méditation, à la réflexion, à la reconnexion avec les valeurs profondes de l’Afrique.

Parmi les titres phares de l’album, on retrouve Goroo, Yangara, Scuola Montessori, Tazainè, Yarabi : autant de pièces musicales qui parlent de solidarité, d’hospitalité, d’esprit de récupération, d’entraide, et surtout de paix.

Avec TAO, la flûte devient un outil de guérison spirituelle, un message de résistance culturelle et un souffle d’espoir pour un monde plus juste et plus humain.