Un patient en rémission du VIH sans mutation génétique remet en question les théories établies
Un cas unique de rémission durable du VIH a été observé chez un patient suivi aux Hôpitaux universitaires de Genève. Ce patient, prénommé Romuald, est le premier à atteindre cette rémission après une greffe de moelle osseuse provenant d’un donneur ne portant pas la mutation génétique CCR5-delta32, habituellement associée à une résistance contre le VIH.
Jusqu’à présent, six autres cas de rémission avaient été documentés, tous liés à des greffes de donneurs portant cette mutation. La découverte de Romuald, qui reste sans virus détectable près de trois ans après l’arrêt de son traitement antirétroviral, remet en question les théories antérieures sur la nécessité de cette mutation.
Les chercheurs, dont la Pr Alexandra Calmy et le Pr Asier Sáez-Cirión, avancent plusieurs hypothèses pour expliquer cette rémission. Ils suggèrent que des cellules immunitaires particulièrement efficaces contre le VIH pourraient contribuer à prévenir un éventuel rebond viral. De plus, le traitement immunomodulateur que reçoit Romuald pour contrôler les réactions de greffe contre l’hôte pourrait jouer un rôle clé dans l’élimination du réservoir viral.
Cette découverte ouvre de nouvelles perspectives dans la recherche sur la rémission du VIH, indiquant que des mécanismes autres que la mutation CCR5 delta 32 pourraient permettre d’atteindre une guérison durable.
Avec Futura-sciences