Ceci est une tribune libre du citoyen Bertrand Meda sur la justice, l’Etat de droit et les libertés au Burkina Faso.
Le MPP a perdu le pouvoir sans que Simon Compaoré nous ait édifié sur l’affaire Denise Auguste Barry. À ce jour, aucun élément n’a été présenté au public pour étayer les accusations de complot contre Denise Auguste Barry alors que l’intéressé a fait plusieurs mois de prison.
Espérons vivement que les dernières promesses du premier ministre Maitre Tambela concernant les complots présumés ne soient pas du même ordre. Cela fait déjà plusieurs semaines que le gouvernement et certains citoyens parlent de ces complots et ce ne serait pas trop demandé que nos gouvernants et la justice éclairent un peu nos lanternes avec des éléments probants.
Quand les dirigeants peuvent se passer de la justice, quand les gouvernants peuvent ne pas exécuter les décisions de Justice alors personne n’est à l’abri, même pas ceux qui croient être dans le bon camp.
On sait que dans tout régime et surtout dans les régimes militaires, les luttes des égos, des numéros et des clans ne manquent pas. 27 ans de régime Compaoré nous ont fourni des exemples à foison. À côté ici, on observe la guerre de tranchées qui semble se dérouler au ministère des affaires étrangères entre plusieurs groupes.
Oui il faut avoir peur si la justice ne constitue plus un rempart contre l’arbitraire. Il faut avoir peur si les gouvernants commencent à se torcher avec les décisions de justice et dans ce sens l’affaire Sansan Anselme Kambou, dans laquelle la justice vient de se prononcer, va être un bon indicateur.
Si la justice ne constitue plus un rempart contre l’arbitraire, même avec toute votre bonne foi, votre innocence, on peut vous faire ce qu’on veut et il n’y a rien. Vous n’aurez même pas l’occasion de vous défendre puisque vos accusateurs n’ont même pas l’obligation de fournir des preuves.
On l’a vu récemment avec toutes les calomnies sorties contre les organisateurs du meeting avorté du 31 octobre passé. Même le premier ministre vient de s’y mettre aussi et pourtant à ce jour, aucune, je dis bien aucune preuve n’a été montrée à l’appui de ces accusations graves de déstabilisations présumées du pays que préparaient ces organisations.
Plusieurs personnes viennent sur cette page [page Facebook de l’auteur NDLR] pour me dire qu’ils vont nous faire taire. Nous ne prenons pas cela à la légère mais tant que j’en aurais encore la capacité je continuerai à interpeller sur le chemin dangereux que certains veulent nous faire emprunter. Rappelons-nous de l’affaire David OUEDRAOGO.
Bertrand Meda