Ceci est une tribune de Abel Ouédraogo, sur la gestion du pouvoir d’Etat.
Le dénominateur commun de tous les régimes qui ont échoué, c’est le fait qu’ils se sont pris pour des illuminés. Fiers et imbus de leurs personnes, ils ont toujours voulu travailler seuls car :
- le régime a, avec lui, des patriotes éclairés qu’il faut écouter, suivre religieusement et surtout, couvrir même s’ils posent des actes en dehors de la légalité ;
- il ne faut surtout pas oser dire du mal du chef sinon, immédiatement tu deviens celui qui souhaite un malheur pour le Pays ;
- tous les autres sont des politiciens mauvais ou apatrides ;
- ils ne peuvent rien apporter de mieux, il faut donc les écarter, sinon c’est l’échec assuré ;
- des officines se mettent en branle pour proposer leurs services pour casser X ou Y.
Pendant ce temps, le Pays se meurt.
Certains concitoyens, peut être même sincères, craignant d’être taxés de renégats, se taisent mais fulminent en leur for intérieur.
D’autres, oh combien opportunistes et récupérateurs, profiteront des failles laissées pour se jouer les victimes et rechercher la sympathie d’une frange de la population se disant ostracisée.
En général, l’Autorité a la capacité de séparer le bon grain de l’ivraie, mais il décide, soit de laisser faire car, ça l’arrange, ou bien, on ne veut pas frustrer les soutiens de l’heure. Il faut éviter ces pièges dans lesquels tout le monde se laisse tout le temps naïvement prendre.
L’heure est tellement grave en ce moment où nous jouons chaque jour notre survie et la survie de notre Nation, qu’il nous faut un sursaut collectif. L’Autorité devra travailler dans le sens d’un rassemblement des fils et filles, afin de ressouder ce qui peut encore l’être de notre tissu social. Car, l’ennemi, le vrai, lui, sait toujours profiter de nos inconséquences.
Abel Ouédraogo