Le CISAG sur la crise du Transport : « même si tu gères le patrimoine d’un dignitaire du pays, tu dois respecter la loi»

Le Conseil d’information et de suivi des actions du gouvernement (CISAG) a animé un point de presse ce 12 avril 2021 à Ouagadougou. Dans les échanges, l’OSC a abordé plusieurs sujets d’actualité, parmi lesquels : la reconfiguration de l’espace partisan post-élections ; la situation sécuritaire à l’Est et au Sahel ; la crise dans le secteur des transports ; l’économie Nationale en lien avec la crise sanitaire et la crise dans le secteur de l’Education.

Le CISAG fait le constat d’un remue-ménage après les élections couplées de novembre 2020, avec des retournement d’alliances spectaculaires. Il alerte du risque d’une brouille définitive de la visibilité sur l’ensemble de l’échiquier politique national. Le Conseil propose de relire le statut du Chef de file de l’opposition, afin d’éviter les amalgames. Sur la question, le Président du CISAG, Issaka OUEDRAOGO, explique dans la déclaration liminaire: «Les récentes sorties médiatiques de certains partis politiques d’opposition non affiliés au CFOP, dénonçant une lettre du MATD qui les enjoignait à le faire (l’affiliation au CFOP) est la preuve que cette loi n’a pas la même interprétation chez tous les acteurs politiques. De toute évidence, elle mérite donc d’être relue et actualisée.» Les animateurs de la conférence de presse recommandent également que des amendements soient rapidement apportés au nouveau Code électoral afin que la date des municipales de 2022 soit respectée.

Sur la situation sécuritaire à l’Est et au Sahel, le CISAG constate un retour des troubles dans ces régions, malgré le discours optimiste des autorités qui annonce l’extrême fragilisation des groupes armés.

Issaka OUEDRAOGO


Concernant le secteur des transports, l’OSC dénonce une lutte corporatiste et des comportements monopolistiques des acteurs, débouchant sur une passe d’armes entre certains acteurs et les autorités, sur fond d’accusations de tout genre. En dépit des menaces de grèves et de blocages qui « prennent en otage » les Burkinabè, le CISAG estime que force doit rester à la loi.
«Contrairement à certaines voix qui tentent de mettre à mal la volonté de réformes en vue d’instaurer une meilleure gouvernance dans le secteur des transports, nous estimons qu’il est dans l’intérêt de tous, de soutenir les efforts du Gouvernement», a déclaré Issaka OUEDRAOGO, avant de renchérir sur ces termes: «Même si tu gères le patrimoine d’un dignitaire du pays, tu dois respecter la loi».

Dans le but de protester contre la fermeture des frontières causée par la pandémie du Coronavirus, le CISAG prévoit dans les jours à venir, avec la collaboration d’autres structures, l’organisation d’une grande marche de soutien à la relance économique.

Le dernier sujet, et non le moindre, évoqué par le Conseil d’information et de suivi des actions du gouvernement, est la crise dans le domaine de l’Education, provoquée par les réformes. Le CISAG s’inquiète de la tournure prise par l’Ecole burkinabè au vu des récentes manifestations de scolaires contre les réformes entreprises par le Gouvernement. Sur ce point, Issaka OUEDRAOGO laisse le commente : «Nos écoles sont devenues au fil du temps des repères de non-droit, des lieux de consommation et de trafic de stupéfiants, des zones de violences physiques et de promotion de l’incivisme. Bref, des lieux où l’on désapprend de plus en plus… Tenter de régler la question de la gouvernance éducative au Burkina Faso sans tenir compte de tous les autres paramètres sociétaux, sera une entreprise périlleuse dont le succès ne sera pas forcément garanti.»