Procès Dabo Boukary : le procureur requiert 7 ans de prison contre Diendéré, et 10 ans contre Bamba

Il y a de l’évolution dans le procès de la mort de l’étudiant Dabo Boukary, ouvert ce 20 mai 2022 à Ouagadougou. Les avocats de la partie civile, dans leurs plaidoiries, ont déclaré que le “Conseil de l’Entente” etait un “véritable camp de concentration où des hommes estiment avoir droit de vie ou de mort sur des étudiants”. Pour Maître Prosper Farama, les évènements de 1990 ne sont que le prolongement de ceux du Front Populaire en 1987.

Les avocats des victimes reprochent à Gilbert Diendéré de n’avoir pas pris ses responsabilités, d’avoir laissé faire ses subalternes alors qu’il était le chef de corps et qu’il avait tous les moyens légaux d’agir, surtout pour éviter que les arrestations du 16 mai 1990 ne se reproduisent trois jours après. Diendéré avait continué son commendement avec les mêmes hommes, sans les sanctionner, ni les affecter, s’est indigné Maître Bénéwendé Sankara.
Le procureur, quant à lui, a retenu que les accusés Mamadou Bamba et Magloire Yougbaré sont bien impliqués en tant que complices d’arrestations illégales et de séquestrations aggravées, bien que le dernier cité n’ait pas comparru pour apporter sa part de vérité.

Il n’a pas retenu contre le Général Diendéré, des actes de coups mortels, ni ceux de recel de cadavre et de complicité de coups et blessures, sauf ceux commis à partir du 20 mai. Par contre, le procureur a demandé qu’il soit déclaré coupable de séquestration aggravée.

Il a ainsi requis la condamnation du sieur Yougbaré à la peine de prison a vie, et à amende de 10 millions de francs. Contre Mamadou Bamba, il a requis 10 ans de prison ferme et une amende de 20 millions de francs. Et contre le général Gilbert Dienderé, le procureur a requis 7 ans de prison ferme.