Dans une interview accordée aux médias français RFI et France 24 et diffusée le 18 février 2022, le Ministre des Affaires étrangères du Niger, Hassoumi Massaoudou, s’est prononcé sur la situation sécuritaire et politique des pays du Sahel. L’accueil, par son pays, des forces Barkhane et Takuba chassées du Mali, et les coups d’État au Mali et au Burkina Faso, ont été, entre autres, évoqués.

Sur l’accueil des forces françaises et européennes au Niger, le chef de la diplomatie négerienne a indiqué que le Premier Ministre de son pays va engager la responsabilité de son gouvernement par un vote devant l’Assemblée nationale du Niger.

Quant à la question des coups d’État dans la sous-région, il a expliqué le phénomène à une faillite de l’État :
« Disons que ce risque peut toujours exister, bien entendu… Le coup d’État n’est jamais une question technique. C’est toujours une question politique… Ce qui s’est passé au Mali, les deux ou trois putschs qu’il y a eu depuis 2012, c’est la faillite totale de l’État face à un pays qui a perdu les deux tiers de son territoire. Au Burkina Faso, c’est aussi cela. Vous savez bien que le président Roch Marc Christian Kaboré ne s’est pas vu reprocher la corruption, le népotisme ou quoi que ce soit… C’est la faillite, l’incapacité, l’occupation et la perte de contrôle, pratiquement, du Nord et de l’Est de son territoire, qui a fait que cette armée elle-même, qui était sur le front, est venue prendre le pouvoir, en prétextant de l’incapacité d’assurer la sécurité».
Et M. Massaoudou d’écarter l’éventualité d’un coup d’État au Niger : « Chez nous, au Niger, il n’y a pas de sanctuaire terroriste. Voilà pourquoi nous n’avons pas et nous ne partageons pas les mêmes situations que le Mali qui n’a pas de contrôle sur les deux tiers de son territoire, ou que le Burkina où il y a eu un effondrement au Nord de ce pays. Et ce sont les mêmes armées qui ont échoué, qui viennent prendre le pouvoir. Je ne sais pas si elles pourront reprendre la guerre qu’elles n’ont pas pu mener hier… Mais nous n’avons pas, nous ne présentons pas les mêmes caractéristiques. »








