8 mars : oser réhabiliter la Femme africaine

Ce lundi 8 mars, le Burkina Faso et le reste de l’Afrique ont encore sacrifié à la tradition de commémorer la journée internationale de la Femme. A l’instar du monde, et aux pas du monde. Mais quel bilan peut-on dresser de ce rituel multi-décennal ? Il est temps de revenir aux sources africaines !

Nous sommes en 2021, et l’Afrique semble toujours suivre les pas de l’Occident et de l’Orient, en ce qui concerne les valeurs, la culture, le rôle de la femme… Sur les questions de genre, de liberté de la femme (restrictions ou élargissements), de droit à l’avortement, de droit de disposer de son corps, des puissances étrangères aux intérêts parfois opposés, semblent dicter à l’Afrique ce qu’elle doit être, et ce que doivent être ses femmes. C’est la colonisation des esprits et la guerre civilisation.

Comme le reste du monde, l’Afrique a commis des erreurs, voire de graves erreurs, dans sa manière de voir la Femme et de lui accorder une place au sein de la société. L’excision et les procès en sorcellerie font sûrement partie de ces erreurs-là. Et, des révolutionnaires panafricanistes comme Thomas SANKARA ont refusé d’être esclaves de ces stéréotypes. Tout en étant des « afro-convaincus », ils ont travaillé à la fois à promouvoir les bonnes traditions (puisqu’elles sont immenses), et à rectifier les mauvaises.

C’est périlleux d’attendre que l’extérieur nous dicte ce qui est bien ou mal, ce qui est juste ou injuste, ce qui est beau ou laid. Nous devons au contraire promouvoir l’identité africaine, montrer la femme africaine dans toute sa noblesse et sa splendeur. De sorte que dans les recoins du monde, beaucoup la prennent comme un modèle.

Mais tant que les politiques publiques se laisseront guider par les puissances extérieures, de plus en plus de femmes se sentiront belles quand elles changeront de teint, d’accent, de culture et d’alimentation.

Les projets se succèdent depuis un demi-siècle, en faveur de « l’amélioration des conditions de vie des femmes ». Mais le résultat est bien maigre. C’est le signe que nous devons changer de méthode, et compter enfin sur nous-même. 

Pour mettre fin au cercle vicieux, nos gouvernants doivent imprimer une volonté politique ferme, révolutionner l’art et la culture, booster la recherche scientifique et la diplomatie, dans le sens du retour à la fierté africaine et à la grandeur de la femme africaine. C’est une démarche qui n’empêche pas l’Afrique de continuer à s’ouvrir au monde. Au contraire, l’Afrique rencontrera le monde, non pas dans une relation de soumission, mais dans une relation de partenariat. Des pays comme le Rwanda, individuellement pris, le font et ça marche.

Comme le disait Thomas SANKARA, « nous devons accepter de vivre africain, car c’est la seule façon de vivre digne et de vivre libre ». Osons réhabiliter la femme africaine !

La Rédaction