Ceci est un message de Dr Harouna KABORÉ, président de ENDOGÈNE, à l’occasion du 77ème anniversaire de la reconstitution de la Haute Volta, actuel Burkina Faso.
Chers frères et sœurs,
Chers amis du Burkina
En ce 4 septembre, nous commémorons un événement majeur de notre histoire, l’anniversaire de la reconstitution de la Haute-Volta en 1947, un moment où nos devanciers, avec courage et détermination, ont su surmonter les divisions pour restaurer l’unité de notre nation. Ce jour nous rappelle la force de l’unité nationale et de la résilience face à l’adversité.
En effet, la colonie de Haute Volta, aujourd’hui Burkina Faso a été formalisée en 1919 par le colonisateur. De 1919 à 1932, notre pays, ses richesses, ses hommes et femmes ont été exploités, car étant à la merci du nouveaux maîtres autoproclamés. Mais du jour au lendemain, pour des raisons fallacieuses, à la fois économiques, politiques et administratives, notre cher pays, sera démantelé par le colonisateur et son territoire partagé entre ses voisins du Niger, du Mali et de la Côte d’Ivoire.
Mais, connus pour leur capacité de résilience, pour leur refus de l’humiliation, pour leur sens de l’Honneur et de la dignité, de braves fils et filles de la Haute Volta, ont su, comme un seul homme, taire leurs divergences, leurs querelles intestines, pour travailler avec intelligence, avec patience et avec détermination à la reconstitution du pays des Hommes intègres en 1947.
Aujourd’hui 4 septembre 2024, marque le 77 e anniversaire cette date historique. Cette date, souvent méconnue par bon nombre de nos concitoyens, revêt pourtant une importance particulière pour notre jeune Etat-Nation, en ce sens qu’elle symbolise notre volonté commune de vivre ensemble, malgré nos différences. C’est pourquoi elle devrait être l’occasion pour déconstruire les clichés savamment inculqués à nos populations et qui sèment en eux les germes de la peur, du doute, du tremblement, de l’agenouillement, du désespoir, du repli identitaire, de la stigmatisation etc. Cette date doit être une occasion de croire en nous-mêmes, de croire en nos capacités de modeler notre destin, de chercher en nous les voies et moyens de nous frayer un chemin, de réaliser nos rêves, de construire l’Etat nation dont nous rêvons.
Chers frères et sœurs,
Chers amis du Burkina
Aujourd’hui, plus que jamais, nous faisons face à des défis qui menacent la stabilité, la sécurité voire même l’existence de notre pays. Le terrorisme, avec son cortège de violence et de souffrance, s’acharne à briser notre cohésion. Pourtant, c’est dans ces moments de difficulté que l’esprit de nos ancêtres doit nous inspirer. Comme eux, nous devons nous lever ensemble, davantage unis et déterminés, pour défendre notre terre, protéger nos communautés et assurer un avenir de paix et de prospérité pour les générations à venir. C’est pourquoi j’ai la ferme conviction que la profonde crise sécuritaire que traverse notre pays nécessite qu’au-delà des questionnements et qu’en plus des opérations militaires nous prenons notre courage pour prendre en compte davantage les autres propositions faites depuis que cette crise dure environ 8 ans aujourd’hui. En toute modestie et avec la sincérité et la possibilité de me tromper de bonne foi, je reste convaincu que pour restaurer une paix durable et une cohésion sociale, il est essentiel de promouvoir davantage le dialogue intercommunautaire et interreligieux, ainsi que de revenir aux valeurs culturelles et traditionnelles, repères utiles pour nous reconnectés à nous-mêmes et qui ont longtemps servi de socle à l’harmonie et à la solidarité entre les communautés. En effet un dialogue particulier intelligent et correspondant au type de crise que nous traversons permettra de renforcer la confiance mutuelle, de désamorcer les tensions, et de trouver des solutions partagées au terrorisme. En se reconnectant à ces racines culturelles, le Burkina Faso peut mobiliser les forces de la société civile, les chefs traditionnels et religieux, et tous les acteurs locaux pour construire un cadre de paix inclusif. Ces initiatives complètent les efforts militaires en traitant les causes profondes des violences et les facteurs les favorisant et en particulier ceux exploités par les organisations terroristes pour radicaliser, recruter et embarquer nos populations notamment la frange la plus jeune dans des voix suicidaires et sans avenir. Ces actions alternatives et supplémentaires en plus de l’action militaire offrent ainsi une réponse holistique à la crise sécuritaire.
Chers frères et sœurs,
Chers amis du Burkina
L’exemple de 1947 nous enseigne que rien n’est impossible lorsque nous sommes unis. En cette journée mémorable, je vous appelle à un sursaut national, à raviver en nous cette flamme d’unité et de solidarité qui a permis à la Haute-Volta de renaître. Ensemble, nous surmonterons ces épreuves, et ensemble, nous construirons un Burkina Faso plus fort, plus uni et plus résilient.
En somme au delà de nous divergences, le plus important c’est le Faso d’abord
Que vive l’unité nationale, que vive le Burkina Faso !
Dr HK
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