Liberté de la presse : les journalistes burkinabè encouragés à poursuivre leur travail de “chien de garde”

La 28e Journée mondiale de la liberté de la presse a été célébrée au Burkina Faso par le Centre National de Presse Norbert ZONGO (CNP/NZ). Si le thème retenu au niveau international par l’UNESCO est « L’information comme bien public », au Burkina Faso, cette célébration du 03 mai a été placée sous le thème : « La viabilité de l’entreprise de presse ». Plusieurs activités ont été organisées à cet effet.

Comme il est de coutume, le CNP/NZ a célébré la Journée mondiale de la liberté de la presse ce 03 mai 2021. Les acteurs de la presse se sont retrouvés au centre de presse pour commémorer cet événement.
«A tous ces journalistes qui travaillent à troubler le sommeil des décideurs, des fonctionnaires, des chefs d’entreprises et des élus sans foi ni loi, le Centre National de Presse Norbert ZONGO vous encourage à poursuivre votre travail de chien de garde pour que prennent fin au Pays des Hommes intègres, le pillage des deniers publics, la corruption et les crimes économiques de tout genre. Sachez que vous faites la fierté du Pays des Hommes intègres, et personne ne doit vous arrêter dans cette noble mission » : C’est le vibrant hommage rendu au monde de la presse burkinabè par Inoussa Ouédraogo, le président du Comité de pilotage du CNP-NZ.
Cette 28e Journée mondiale de la liberté de la presse se tient dans un contexte plus ou moins reluisant sur le plan de la liberté de la presse au Burkina. En effet, Selon le classement mondial de Reporters Sans Frontières, le Burkina Faso occupe la 5e place en Afrique en matière de liberté de presse. Premier pays en Afrique francophone, le Burkina pointe à la 37ème position au niveau mondial. Si cette position constitue un motif de satisfaction, Inoussa OUEDRAOGO estime que « nous ne devons pas perdre de vue que les défis restent entiers pour construire des médias économiques viables, professionnellement irréprochables, libres et indépendants de toutes les chapelles politiques et des pouvoirs économiques ».

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Pour aborder le thème national de cette commémoration, le comité de pilotage n’a pas manqué de décrire les difficultés qui minent le fonctionnement de la presse burkinabè. Pour le comité ,«les fossoyeurs de la liberté» au Burkina Faso sont de plus en plus nombreux ces dernières années : le Covid-19, l’insécurité et aussi tous ceux qui travaillent à perpétrer l’impunité. Un panel a ainsi été organis pour disséquer ces différents points.
Parmi les activités organisées ce jour-là, on peut citer le lancement du Prix Africain du journalisme d’investigation Norbert ZONGO (PAJI-NZ 2021). Depuis 2007, ce prix est remis aux meilleurs journalistes d’investigation de l’Afrique. Cette année, le prix connaîtra une innovation en s’ouvrant au partenariat avec CENOZO et M&D. Quatre catégories seront primées, à savoir, la presse écrite, la radio, la télévision, et enfin, la presse en ligne qui fait son apparition dans la compétition cette année. La date limite de dépôt est fixée au 15 septembre 2021.
En outre, un hommage a été rendu au professeur Marie Soleil FRERE, décédée le 19 mars dernier. Grande personnalité du monde de la presse au Burkina, elle a beaucoup contribué à la création du Centre National de Presse Norbert ZONGO.

Pour marquer le coup, le Comité de pilotage du Centre a rebaptisé le prix de la meilleure journaliste burkinabè en “Prix Marie-Soleil FRERE de la meilleure journaliste”. Lancé par la lauréate de l’édition de 2020, Rabiatou SIMPORE, le prix concerne les femmes journalistes de la radio, de la télévision, de la presse écrite et de la presse en ligne. Elles doivent soumettre leurs œuvres (reportages, interviews et enquêtes) à compter de ce 03 mai jusqu’au 30 septembre 2021.