[ Portrait ] Stéphanie ZONGO, la figure montante de l’animation TV au Burkina

Elle est affable, humble et simple. C’est son côté humain. Côté professionnel, elle sait manier la parole, inventer une folle ambiance, et elle a coutume de casser la routine. Un imprévu? Elle gère en pro et en équipe. Elle, c’est la sublime Stéphanie ZONGO. Connue comme présentatrice télé et animatrice radio, notamment à BF1, à Ouaga FM et pour le compte de l’Union nationale de l’audiovisuel libre du Faso (UNALFA), Stéphanie est également promotrice d’une entreprise, une plateforme qui propose des services spécialisés dans l’orientation scolaire et professionnelle. Nous avons rencontré Stéphanie le 25 avril dernier, à Saaba. Voici le parcours de cette jeune dame qui a su se frayer un chemin, dans le territoire plutôt difficile de l’animation et de la com.

Enfant, Stéphanie débute de façon classique par l’école maternelle, puis elle fait le primaire et le secondaire à Ouagadougou. Un parcours sanctionné par l’obtention d’un baccalauréat série D. Alors que certains de ses proches l’attendaient dans une branche scientifique, Stéphanie opte plutôt pour le département de communication de l’Université Ouaga I Professeur Joseph KY ZERBO. Les portes lui sont ouvertes, après son admission à un test d’intégration. Cinq ans plus tard, elle décroche brillamment un master en communication.

Quand Stéphanie faisait ses premiers pas à la fac en 2009-2010, la promotion était de trente-cinq étudiants. Et c’était presqu’un rituel : En tant que nouveaux, Stéphanie et ses camarades sont accueillis par les anciens de la filière. Ils ont chacun un parrain qui fait la troisième année. En outre, une fois par an, ils prennent part à la mémorable “journée de partages avec les ainés “, cette fois-ci, avec les anciens étudiants qui sont déjà dans le milieu professionnel. C’est là que Stéphanie ZONGO fait la rencontre du Directeur Général de la télévision BF1, Issouf SARE, un ancien…, et un jeune qui rêve grand.

Ensuite à la fin de sa 4e année, Stéphanie demande et obtient un stage à BF1. Au bout d’un an, elle devient officiellement employée de la boîte. Pour elle, ce sont les avantages de l’organisation du département de communication, transmise de génération en génération.

Le métier d’animateur nourrit-il son homme (ou sa femme)? Pour Stéphanie, si ce métier permet de vivre, ce n’est pas forcément à travers le salaire. La notoriété, souffle-t-elle, ouvre certaines portes qui resteraient closes aux personnes anonymes. Quand on est connu, fait observer Dame ZONGO, c’est beaucoup plus facile d’argumenter un projet, et d’avoir un capital sympathie qui permet d’évoluer plus aisément.

Ambitieuse, Stéphanie l’est. Elle a créé sa propre entreprise, une structure exerçant dans la production d’émissions en collaboration avec des chaines de télévisons. A BF1, de “l’émission “1 autre midi ” au “Loft”, en passant par “La télé s’amuz” , Stéphanie se réinvente en continue. Elle anime des émissions en fonction des périodes : “En cœur à cœur” lors de la Saint Valentin, “La bonne école” lors de la rentrée des classes, et “Ciné star” lors du FESPACO. Sur ce dernier point, le Covid-19 a, certes, eu raison du FESPACO en février dernier, mais pas de la créativité de la “télé qui ose”: l’émission “BF1 fait son FESPACO” a été conçue par la télévision, et c’est Stépahnie qui la coanimait avec le producteur et acteur de cinéma Tom OUEDRAOGO.

Notre communicante nourrit plusieurs projets, parmi lesquels, la création d’une plateforme dénommée « Repère Magazine », qui vise à à aider à l’orientation des scolaires en particulier, et des jeunes en général.

Le secret de Stéphanie, c’est entre autres sa solide formation : « C’est ce qui me met à l’aise avec pas mal de sujets, et pas mal de façons de faire. J’ai également une base de formation en journalisme. Tous ceux qui sont à la télévision n’ont pas forcément ce parcours-là. Il y a ceux qui peuvent passer par ce cursus, et il y a ceux qui n’ont pas forcément pris ce chemin, mais qui réussissent à force de travail, de volonté et de persévérance », nous explique-t-elle.

Stéphanie, c’est une icône émergente. Mais la prendre comme modèle sous-entend deux questions, selon elle : Vouloir lui ressembler parce qu’elle sort à la télévision en est une, et le vouloir au regard de son parcours en est une autre. C’est pourquoi notre interlocutrice exhorte ceux et celles qui veulent lui emboiter le pas, à faire la part des choses. «Vouloir paraitre à la télé pour qu’on puisse en parler au quartier, c’est un gros revers de médaille. Quand on est quelqu’un de connu, on invite tout le monde dans son existence, et chacun a le droit de décider, en quelque sorte, de quoi votre vie est sensée ressembler. Il faut être prêt à ça et s’y préparer. On ne peut pas plaire à tout le monde, comme on le dit », glisse l’animatrice. Elle invite également ses jeunes sœurs à la curiosité, à plus de lectures, et surtout, à l’ardeur au travail. “Si on a envie de faire de la télé, il faut regarder la télé dans un premier temps, pour savoir comment ça fonctionne”, conseille Stéphanie.

Selon Stéphanie ZONGO, pour que le métier d’animateur produise des fruits, il faut du temps, de la patience, et beaucoup de travail. Mais des pièges sont à éviter : “Pendant qu’on travaille pour atteindre ce niveau-là, il y a un gros investissement à faire. Il s’agit de l’investissement financier, parce qu’il faut s’auto former. Alors, on peut avoir le sentiment que ça ne vient pas facilement. C’est en ce moment que les propositions indécentes tombent. Et si l’on n’est pas fort(e), on peut se laisser avoir.”

Stéphanie poursuit en dépeignant la réalité méconnue du milieu de la télévision : “Si tu passes à la télé ou à la radio, on s’imagine la vie que tu es sensée avoir. Alors, si ta vie n’y ressemble pas, à coté, on peut proposer de te donner cette vie-là, pour que ça colle à l’image que les gens ont de toi. C’est ce qui provoque la chute de certaines personnes qui sont faibles, parce qu’elles tombent dans le piège, et c’est difficile de s’en sortir.” Et même si ces personnes ressortent du piège, explique Stéphanie, elles sont vite rattraper par les contraintes du métier.

Pour Stéphanie ZONGO, lorsqu’un animateur est patient et travaille avec une certaine confiance en soi, à un moment donné les choses se mettent en place seules, et la carrière prend un bel envol.