Insécurité à Ouaga : des enfants drogués utilisés par un réseau de cambrioleurs

La Brigade de gendarmerie de Boulmiougou était face à la presse dans la matinée de ce lundi 12 avril 2021, pour faire le point sur le démantèlement d’un réseau de cambrioleurs constitué de 06 personnes. La conférence de presse animée par Le Capitaine Clément KABRE, Commandant de la Compagnie de gendarmerie du Kadiogo; le Major Marcel ZOUNGRANA, Commandant de la Brigade ville de boulmiougou, et son adjoint adjudant Gilbert LANKOANDE.

Les 06 personnes mises aux arrêts ont été présentées à la presse. Par ailleurs, douze (12) engins, onze(11) fausses clés et vingt (20) kilogrammes de drogue (cannabis) ont été saisis par la dite Brigade. Selon le Commandant de la Brigade, c’est suite à une déclaration de vol d’une motocyclette de marque YAMAHA AEROX, modèle scooter, qui s’est produit à Saaba au cours de la nuit du 05 avril 2021, qu’une enquête a été ouverte, et qu’a été émis un avis de recherches judiciaires de la gendarmerie nationale.

Au cours des investigations, la Gendarmerie a été informée par une personne digne de foi, désirant garder l’anonymat, qu’il aurait aperçu une moto scooter entrant tardivement dans une concession sise au quartier Songnaaba. Une descente de la Brigade lui permettra de découvrir la motocyclette volée. Ainsi, la Brigade a interpellé le Sieur K.I, seule personne retrouvée dans la cour. Interrogé sur l’origine de la dite moto, celui-ci a laissé entendre que c’est son ami P.S. qui l’aurait conduite dans la cour. Toujours selon le Commandant Marcel ZOUNGRANA, un scénario fut tout de suite monté avec K.I, pour interpeller le nommé P.S. qui était en déplacement à Loumbila. C’est l’interpellation de ce dernier qui a permis le démantèlement du groupe. Un réseau qui disposait en son sein de spécialistes en fabrication de fausses clés, en confection de faux documents, en modification et transformation d’engins, en recel des engins et en trafic de stupéfiants. Marcel ZOUNGRANA explique en effet que ce sont des enfants drogués qui parcourent des points de parking, et volent les engins à l’aide des fausses clés mises à leur disposition. Ces engins sont remis à leurs chefs contre des sommes dérisoires. D’autres groupes sont chargés de l’identification des victimes.

Le Commandant a ajouté que ces mêmes délinquants procèdent souvent à des cambriolages ou agressions à mains armées, pour retirer des engins convoités. « Toutes les personnes interpellées ont chacune un rôle à jouer », a-t-il confié. Ces personnes ont à leur tête P.S., grand receleur d’engins et trafiquants de stupéfiants. Il achète les engins volés et les convoie à Cinkansé (Togo) ou au Ghana, par l’intermédiaire d’un réseau. Quant à K.I., il est chargé de convoyer les engins volés à Cinkansé au Togo, ou au Ghana. En retour, le réseau trafique des stupéfiants pour la vente ou pour sa propre consommation. Fait également partie du groupe, un mécanicien nommé N.A., chargé des différentes modifications (clés de contact, plaques d’immatriculation, numéros de châssis, habillage, peinture, etc.). Le réseau compte sussi un recruteur d’enfants pour le vol des engins, nommé K.S. Ces enfants, explique le premier responsable de la Brigade, sont drogués pour motiver la commission de leurs actes. Ils sont munis de clés censés ouvrir tout engin à deux roues, ou procèdent à la déconnection du système de démarrage. Le groupe a un autre membre spécialiste du vol, nommé O.A., et enfin, un chef réputé des receleurs, et bien connu du milieu, nommé D.M.

Le Commandant de Brigade a revélé que le groupe parquait de nombreux engins volés au niveau des parkings des gares routières et autres lieux suspects, pour les écouler par la suite. Il confectionnait aussi de faux documents d’engins. Avant de clore ses propos, M. ZOUNGRANA précisé que les délinquants seront présentés au procureur du Faso, afin qu’ils répondent de leurs actes. « Toutefois, l’enquête va se poursuivre au regard d’autres éléments d’informations obtenus par la brigade », a-t-il laissé entendre.