Chemin de fer Burkina-Ghana : un projet à mille bénéfices

Le ministre burkinabè des transports, de la mobilité urbaine et de la sécurité routière, M. Vincent Timbindi DABILGOU, et le ministre ghanéen du développement du chemin de fer, M. John Peter AMEWU’S, étaient face à la presse ce jour 25 mars 2021, au siège du service d’information du gouvernement (SIG). Il était question du projet d’interconnexion ferroviaire Burkina -Ghana.

Vincent T. DABILGOU lors de la conférence de presse

Selon le ministre burkinabè, c’est la somme minimale de 4 ,7 milliards d’euro qui doit être déboursée pour la réalisation de ce projet, qui démarrera au premier trimestre de l’année 2022. Un projet qui, pour Vincent DABILGOU, permettrait de faciliter l’acheminement des produits pondéreux (céréales, engrais, ciments, hydrocarbures, etc.), sur des distances relativement longues, en raison de la forte dégressivité des coûts, en fonction de la distance à parcourir. Il a ajouté que ce projet permettrait d’exploiter dans les conditions normales, d’évacuer rapidement des tonnages plus importants, notamment par la composition de trains blocs. Le projet représente également une fiabilité sécuritaire pour les personnes et les biens, et est moins polluant. Il sera déroulé sur la base de sélection par appel d’offre international, précédé de pré-qualification, d’un partenaire privé, chargé sur fonds propres, de construire, exploiter et transférer en fin de concession, la liaison ferroviaire. Ensuite, une mission d’assistance-conseil sera recruté pour assister les deux gouvernements dans les domaines de l’ingénierie ferroviaire, l’analyse juridique et l’évaluation économico-financière. Il explique également que, sous réserve des résultats des études techniques detaillées, la proposition de l’itinéraire en territoire burkinabè part de Ouagadougou, dessert Kombissiri, Manga, Béguédo, Garango, Tenkodogo, Bagré-Pôle, Zabré, Pô, et se termine en lien frontalier Dakola-Paga, soit une distance d’environ 320 km (parrie burkinabè). Quant au tracé ghanéen, il débute au port de Tema, longe la partie Est du pays, et chemine vers le port fluvial d’Akosombo, pour desservir Ho et Yendi au Nord. La ligne rejoint ensuite Tamale, pour emprunter la colonne centrale et continuer jusqu’à Paga, en passant par Walewale, Bolgatanga et Navrongo, soit une distance totale de 782 km. Le ministre ghanéen affirme qu’environ 90 km entre le port de Tema et Akosombo sont déjà en construction sur fonds propres du gouvernement ghanéen. En ce qui concerne les caractéristiques techniques du projet, abordées par le ministre burkinabè, nous avons-la vitesse trains voyageurs qui sera de 160km /h et celle des trains marchandises qui sera de 120 Km/h.

John Peter AMEWU’S lors de la conférence de presse

La nature de la ligne est cimme suit : voie unique à écartement normal de 1435 millimètres; rails type UIC 60; Charge à l’essieu : 25 tonnes (AO) et 23 tonnes (voie); Système de télécommunications et de signalisation par câbles à fibres optiques.

L’emprise du couloir sera de 60m-55 gares dont 10 au Burkina Faso. Dans le cas du projet d’interconnexion ferroviaire Ouagadougou -Tema, selon M. DABILGOU, le comité conjoint d’experts a recommandé lors de la dernière réunion tenue à Bolgatanga, que chacun des deux Etats, mette à disposition les terrains nécessaires à la construction de l’infrastructures. En plus de cela, s’ajoute le potentiel minéralier de fer du Ghana, de manganèse et de phosphate au Burkina Faso.

Au terme de l’étude de faisabilité, toujours selon le ministre burkinabè des transports, les projections de demande de trafic passager sont estimées à entre 2 et 3 millions de passagers par an. Quant au fret, les prévisions de transport se chiffrent entre 7 et 17 millions de tonnes l’année. L’amélioration de la balance commerciale des deux pays à travers une facilitation des transports, la stabilité des couts de transport, la création de plus de 30 000 emplois directs et indirects pendant la phase de construction, l’amélioration de l’écoulement des produits de la zone de bagré-pole sur le marché, l’amélioration des exportations de minerais vers les ports, la réduction de la pauvreté locale, sont entre autres les avantages cités par le ministre. Pour le ministre ghanéen, ce projet facilitera les échanges commerciaux entre les deux pays, à travers des services efficaces du fret et du transport de passagers. Il a dit être fier du fait que le projet soit en cours, et a noté avec satisfaction que la première étape technique a été correctement exécutée.